INTROFULBERT
BASSEs : Oyez Oyez
Bourgeois artisans marauds et manants
Ce récit fort édifiant petits et grands
TENORS : écoutez écoutez
Bourgeois et manants marauds artisans
Ce récit triste et fort édifiant
Petits et grands
C’est l’histoire étrange et singulière
D’un homme au destin sans manière
Tel qu’on s’en remémore la matière
Le soir de chaumière en chaumière
Un récit ruisseau qui devient rivière
Alimenté par les eaux de l’imaginaire
Le fil fragile d’une vie sévère
Que nos voix ont tissé en bannière
Fulbert (4)
Moult larmes ont coulé aux paupières
Maintes mains se crispèrent de colère
En oyant le martyr délétère
Du pauvre et malheureux Fulbert
Si nos existences ne durent guère
Au delà de leur maison dernière
Il suffit du récit d’un trouvère
Pour qu’elles franchiss’nt les millénaires
Fulbert (4)
Amis mettez vous à la lisière
De vos occupations éphèmères
Les yeux clos revenez en arrière
Il fut une fois Fulbert
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BEBE Là
Le bébé est là
Il nous vient de l’au delà de là
C’est un ange dans une grenouillère
Qui nous est venu sur la terre
Qu’il est mignon il ressemble à sa mère
Qu’il est costaud il ressemble à son père
Mais chut chut chut il dort
Son esprit voyage encore
Ainsi qu’un ambassadeur du ciel
Après tant de mois d’errance
Il tiens cachés sous sa fontanelle
Ses lettres de créance
Sa mère qui fut sa capsule son vaisseau sa nef
Tente une première approche par quelques mots brefs
« Mon bébé mon bijou mon tout petit homme
Bienvenue chez toi bienvenue at home »
Et le nouvel arrivé oubliera son voyage
Son ancienne planète et ses paysages
Sur sa vie d’avant il tournera la page
Sage comme une image
Qu’il est mignon il ressemble à sa mère
Qu’il est costaud il ressemble à son père
Mais chut chut chut il dort
Son esprit voyage encore
Le bébé est là
Il nous vient de l’au delà de là
C’est un ange dans une grenouillère
Qui nous est venu sur la terre
Bébé est là
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PRENOM
Me voilà donc père grâce à ma moitié
J’avais pas prévu et pas calculé
Me voilà donc père et nous sommes trois
Le plus important c’est le résultat
Le plus important c’est le résultat
C’est bien c’est grand c’est beau c’est bon
Mais là se pose la question
Que lui donnes-tu pour prénom
Sera-ce Horace ou bien Simon ?
F:
Tu pourrais l’app’ler Enguerrand
H:
Pourquoi pas Rodrigue ou Alban ?
F:
Rigobert pourrait convenir
H:
Si cela ne prêtait à rire
F:
Essaie Jean Edouard ou René
H:
Matthieu Guillaume Alain André
M:
Oui mais il s’appel’ra Fulbert
Car c’est le prénom de mon père
Quel beau nom et comme il lui va bien
Me voilà donc père grâce à ma moitié
J’avais pas prévu et pas calculé
Me voilà donc père et nous sommes trois
Bienvenue Fulbert dans ce monde là
Bienvenue Fulbert dans ce monde là
Bienvenue Fulbert dans ce monde là
Bienvenue Fulbert dans ce monde là
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LA CHANSON DE LA MARRAINE
On ne fait pas une chèvre d’un chou
Ni une chatte avec un chien
On ne construit pas un enfant d’un coup
Chacun son talent son destin
Libérons l’avenir et nos potentialités
Nos talents sont nos guid’s
Pour nous réaliser
Hommes : qu’est-ce qu’elle nous raconte là ?
On ne fait pas un éléphant d’un pou
Ni un pied (pied) avec un’ main
On ne fait pas un dur avec un mou
Chacun son talent son destin
Libérons l’avenir et nos potentialités
Nos talents sont nos guides
Pour nous réaliser
Hommes :
Oui mais on peut faire un assassin d’un doux
Femmes : allons donc allons donc
ouvrons leur éducation
Et d’un génie un crétin
On peut même faire un médecin d’un fou
Suffit d’avoir le coup de main
Construisons l’avenir sans faire de manière
Les talents sont des leurres sans de bons coups d’ pieds au derrière
Marraine :
Mais quell’ dur’té quell’ violence
Cette éducation est un non sens
Allons ! (allons) Le sacrifice entraine le sacrifice c’est un vis sans fin
Le père veut du fils qu’il reprenne son office et ça le restreint
Qu’en est-il de ses envies et de ce qu’il veut faire
C’est comme ça qu’on gâche des vies extraordinaires
Ce n’est plus possible il faut arrêter
Tant de jolies plantes se sont étouffées
Tant de belles voix se sont éraillées
Parce qu’on n’a pas su les écouter (bis)
soprane : Ce n’est plus possible il faut arrêter
Tant de jolies plantes se sont étouffées
Tant de belles voix se sont éraillées
Parce qu’on n’a pas su les écouter (bis) Les écouter
On ne fait pas une chèvre d’un chou
Ni une chatte avec un chien
On ne construit pas un enfant d’un coup
Chacun son talent son destin
Libérons l’avenir et nos potentialités
Nos talents sont nos guides
Pour nous réaliser
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BEAU
Mère :
Beau
Parfois la vie comm’ ça vous fait de ces cadeaux
Le fruit de mes entraill’s a reçu le gros lot
En tant que mèr’ je pourrais, je sais, m’en enorgueillir
Mais le plus grand bonheur côtoie parfois le pire
J’ai tell’ment peur qu’il lui arrive une anicroche
Que pour un peu je souhaiterais qu’il soit moche
Il a trop reçu ce fils et il m’est bien trop cher
Pour que ses talents restent en jachère
Il est si parfait mon gars d’allure et de voix
Et à le voir je peine à réfréner ma joie
Sœur
Beau
Depuis qu’il est né il entend toujours ce mot
Ses chevill’s ont enflé il en devient cabot
Pourtant il ne devrait pas du tout s’en enorgueillir
Cette fleur là il a juste eu à la cueillir
J’aim’rais lui tataner la tête en mill’ morceaux
Mais en mêm’ temps j’en suis fière c’est mon frollo
Toutes mes amies à le voir en fondent et soupirent
Elles ne parl’nt que de lui je n’sais quoi dire
Si la nature était mieux faite c’est à moi
Qu’eussent dû échoir toutes ces qualités là
Marraine
Beau
Ce garçon est vernis bien au delà des mots
En tant que sa marrain’ j’ai vraiment eu du pot
Plutôt qu’un horrible marmot tout rougeaud et braillant
J’ai pour filleul un garçon exquis et charmant
Il ressemble à ce fils que j’aurais pu avoir
Si son futur pèr’ ne m’avait pas laissée choir
Je reporte sur lui mes espoirs mes frustrations
Je veux fair’ la vie douce à ce garçon
Si nous les femm’s avons peu le droit de briller
Je veux que grâce à moi sa vie soit un succès
LES TROIS
Seigneur Dieu qui dans ta bonté lui donna tant
Veuille bien sur lui autant que nous ses parents
Fais que sa vie soit facile et sans désagrément
Ainsi que tu fais pour les fleurs des champs
Avec ce qu’il a il pourrait aller si loin
Il faudrait juste couper son poil dans la main
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APPRENTISSAGE
P : Mon fils ! se m’est dieu que jusque là je ne t’ai point trop
mis à contribution au labeur au boulot,
tant que tu fus en age tendre
tu as bien mignardé me semble.
Cependant, étant mon enfant ,
je cuides que tu as l’age,
pour m’assister dans mon ouvrage,
tu dois apprendre mon métier
pour m’aider puis me succéder.
Viens-t-en vitement près de moi
F : M’y voilà ô mon doux père
Que me faut-il faire pour vous plaire ?
P : Pour commencer :
Nourrir ce feu dessous la forge et l’activer de ce soufflet
F : Avec joie ô mon géniteur tu me fais là un grand honneur !
Ma Mère ma sœur partagez mon bonheur je vais avoir l’honneur d’assister père en son labeur !
P : Va vitement chercher le bois
F : J’y cours de ce pas ! !
C : C’est ainsi que dans la forge Fulbert débuta
F : Aïe aïe ! comm’ je souffre et comm’ j’ai mal
C : comme il souffre l’animal
P : que t’est-il donc arrivé ?
F : je portais dans mes mains des madriers l’un d’eux m’est tombé sur les pieds
C : Quelle horreur quel malheur mais comme il crie divinement
P : Tu l’as fait maladroitement je vais les porter moi-même
C : il va les porter lui-même
F : Comme vous le faites bien mon père
P : j’espère.
Les voici maintenant rangés introduis en dans le foyer
F : Avec joie ô mon géniteur tu me fais là un grand honneur !
Ma Mère ma sœur partagez mon bonheur je vais avoir l’honneur d’assister père en son labeur !
P : Tu es gentil mais presse toi
F : Je m’y mets voilà ! !
C : C’est ainsi que dans la forge Fulbert continua
F: Aïe aïe ! comm’ je souffre et comm’ j’ai mal
C : comme il souffre l’animal
P : que t’est-il donc arrivé ?
F : Alors que je m’approchais du foyer, Une escarbille m’a brulé
C : Quelle horreur quel malheur mais comme il crie divinement
P : Quel empoté mon fils vraiment je vais les glisser moi-même!
C : il va les glisser lui-même
F : Comme vous le faites bien mon père
P : j’espère.
P : Va-t-en me chercher ce roncin que je dois ferrer ce matin
F : Avec joie ô mon géniteur tu me fais là un grand honneur !
Ma Mère ma sœur partagez mon bonheur je vais avoir l’honneur d’assister père en son labeur !
P : Moins de discours dépèche toi
F : J’y cours de ce pas ! !
C : C’est ainsi que dans la forge Fulbert persista
F: Aïe aïe ! comm’ je souffre et comm’ j’ai mal
C : comme il souffre l’animal
P : que t’est-il donc arrivé ?
F : Ce méchant animal m’a fait tomber et après il s’est échappé
C : Quelle horreur quelle malheur mais comme il crie divinement
P : Quel abruti décidemment je vais le chercher moi même
C : il va le chercher lui-même
F : je suis vraiment confus mon père
P : j’espère
4 :FINAL
P : Mon fils tu es trop maladroit je ne peux rien faire avec toi
F : Je le vois ô mon géniteur et mes erreurs me font horreur !
Ma Mère ma sœur partagez mon malheur face à ce déshonneur je pense qu’il faut que je meure !
P : Et ne dis pas n’importe quoi
F : Désolé papa ! !
C : C’est ainsi que dans la forge Fulbert échoua
C’est ainsi que dans la forge Fulbert échoua
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ADIORVOIR
CHŒURS : ce n’est qu’un au revoir mon frère ce n’est qu’un au revoir
FULBERT :
Adieu mon père ma mère ma sœur
Je vous quitte et je suis en pleurs
Mais je me dois à ma carrière
Je suis sûr qu’elle sera super
A moi l’éclat la renommée
Chœurs sur : adieu au r’voir (parfois au revoir) ce n’est qu’un au revoir
bye au r’voir
Les groupies et les gros cachets
Je sais qu’un jour vous serez fiers
De votre fils et de ton frère
Je porterai haut la bannière
De notre sang de notre terre
Même si je commence tout petit
Je s’rai bientôt grand à Paris
GUILLEMETTE
Moi j’voudrais bien y aller aussi
Moi aussi je chante et je suis jolie
Pourquoi que c’est toujours aux gars
Qu’on donne leur chance et pas à moi
FULBERT
C’est parc’ que ce s’rait difficile
Les filles tu sais c’est trop fragile
GUILLEMETTE
Je suis bien plus costaud que toi
Mais nous les fill’s on nous r’garde pas
Toi tu peux faire ce que tu veux
Et moi je vais m’taper les vieux
PARENTS
Arrêtez de vous disputer
Fulbert s’en va restons soudés
FULBERT
Adieu mon père ma mère ma sœur
Je vous quitte et je suis en pleurs
Je sens que le destin m’attend
Je cours vers lui incontinent
A moi les contrats mirifiques
A moi la gloire et les cantiques
ce n’est qu’un aurevoir au r’voir
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QUELQUES
Sopranes : Quel quel quel quel (5)
quelques années plus plus (6)
quelques années années plus plus (2)… tard
Alti : quelques quelques a (6)
quelques années (4)
quelques années années plus plus (2)… tard
Ténors : quelques années quelques années plus (3)
quelques années années plus plus (2)… tard
Basses : quelques a quelques années années (2)
plus
Quelques années plus
Quelques années plus plus
Quelques années
Ques années (3)
Nées plus … tard
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LA ROUTINE DU COUVENT
Basses : Il y est-é-é-é-é-é-é-é-é-é-é-é-é-é-é-é-é et ça l’assomme
Tous les jours c’est les matines
Il faut se lever très tôt
Toujours la même routine
Vêpres complies et boulot
Bêcher la terre sans relâche
en tirer des tubercules
Que l’on croque et que l’on mâche
à grands coups de mandibules
C’est la routine du couvent
Si l’habit qui le fait le moine c’est la bure
La vie qu’il mène est idoine elle est dure
Tous les jours ça se ressemble
Et je n’en vois pas la fin
De janvier jusqu’à décembre
Toujours le même refrain
Parfois entre les offices
Je prends quelques cours de chant
Avec sœur Marie Malice
Mais ce n’est guère passionnant
SMM : Allons-y do ré mi fa sol c’est vraiment facile
Pour ne pas y’arriver faut être un imbécile
Ré do si la sol
- Sol la si la ré
Frère Fulbert il faudrait t’appliquer
SMM : Allons-y do ré mi fa sol – do ré mi fa sol
Ce n’sont pas des paroles cesse tes gaudrioles
- Je ne comprends pas
Tu ne comprends pas
Je vais donc te taper sur les doigts (aïe !)
Basses : Il a crié-é-é-é-é
Tous les jours c’est les matines
Il faut se lever très tôt
Toujours la même routine
Vêpres complies et boulot
C’est la routine du couvent
Si l’habit qui le fait le moine c’est la bure
La vie qu’il mène est idoine elle est dure
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IL VA CHANTER
Guillemette : Oyez mon père oyez ma mère (oui)
J’ai des nouvelles de Fulbert (ah bon)
Dimanch’ prochain au monastère (où ?)
Il donn’ra son premier concert (c’est pas vrai)
Je l’ai appris par la voisine (qui)
Qui l’a su de sa cousine (ah bon)
Qui l’entendit du tonnelier (ouais)
Qui est neveu du frère portier (c’est pas vrai… et ?)
Il chantera à la grand messe (ah)
Lors de l’ité missa est (abrège)
Tout le village est invité (non !?)
A venir l’écouter (l’ écouter)
Il va chanter (4)
A nos oreill’s sa voix va résonner
Il va chanter (4)
Tout l’monde va pouvoir venir l’écouter
Les voisins qui le critiquaient en seront bientôt pour leurs frais
Le village entier sera là Fulbert va nous faire un tabac
Il va chanter (4)
A nos oreill’s sa voix va résonner
Il va chanter (4)
Tout l’monde va pouvoir venir l’écouter
Ma mèr’ met ton plus beau sarrau et toi mon père ton chapeau
L’offic’ va bientôt commencer il nous faut partir sans tarder
Il va chanter (4)
A nos oreilles sa voix va résonner
Il va chanter (4)
Tout l’monde va pouvoir venir l’écouter
(ad lib)
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VAZYGOS
Tous aux abris /
Les Vazygos sont ici
Nous voilà
Alerte !
Tremblez hurons bourgeois guerriers
Chopez les chokottes und priez
Nous venir vous massacrer
Dans sang de vous laver les pieds
Violer femme bouffer bébés
Tout zigouiller
Ach ach qu’est-ce qu’on va s’marrer
Avec la hache la lance l’épée
Nous rire très fort humour épais
Veut confort mais d’abord rigoler
Il faut se sauver se cacher pour leur échapper
l’horreur la mort le décès c’est c’qu’on nous promet
On appelle nous les vazygos
Beaux barbares sur nos chevaux
Programme politique simplifié
Nous faire tout ce qui nous plait
Boire bouffer niquer égorger
Sans arrêter
Ach ach qu’est-ce qu’on va s’marrer
Avec la hache la lance l’épée
Nous rire très fort humour épais
Veut confort mais d’abord rigoler
Il faut se sauver se cacher pour leur échapper
l’horreur la mort le décès c’est c’qu’on nous promet
Ah ah ah tue tue
Horreur désolation
Ces vazigos n’ont aucune éducation
Ils veulent tout dévaster
Fuyons loin pour leur échapper
Tue tue dans les chairs comme une charrue
Passons le soc de nos armes
Qu’ils arroseront … de larmes
ah ah ah tue tue
Je meurs et ça fait mal Ma vie sans va sans prévenir
Je me fais porter pâle Je n’sais pas si je vais revenir
Aïe ! Aïe ! ouye ouye ayaye (bis)
Tue tue dans les chairs comme une charrue
Passons le soc de nos armes
Faisons cesser ce… vacarme
RENDEZ-vous
Oui mais où ?
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ON A GAGNE
On a gagné gagné gagné gagné / on est les champions
Ca y est on a gagné et j’ai conquis le pouvoir
On va faire un banquet pour fêter notre victoire
A nous tout’s vos richess’s vos femm’s et vos provisions
Vous serez nos esclaves et nous serons les patrons
Que vos jeunes beautés
Viennent nous bichonner
On a bien mérité
Le repos du guerrier
Et on compte bien en profiter
Ordonc j’ai le pouvoir me voilà dans votre histoire
Au début ce s’ra dur c’est normal c’est ma nature
Mais dans un siècle on ne pourra mêm’ plus distinguer
Celui qui vient de vous et nos propres héritiers
Car si pour conquérir
Il fallut vous occire
C’est par votre confort
Que vous serez plus fort
De ce côté on est d’accord
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LA VIE DE BOURREAU
Ah ! Oh ! Maternes rentrez vos marmots voilà qu’arrive le boureau
Oui je suis le bourreau mais un bourreau de travail
Toujours au boulot avec mes pinces et mes tenailles
Je suis très demandé le marché est prospère
C’est pas pour autant que ça s’fait les doigts dans l’blair
Croyez pas ça. C’est pas comme ça. Car…
La vie de bourreau c’est pas facile
Pour bien torturer il faut être subtil
Certains en voyant un tison tombent en pamoison
D’autres à la vue des tenailles sans qu’on les touche crient aïe
Quelques uns dans la douleur trouv’nt un parfait bonheur
Pour ceux là faut se retenir pour ne pas leur fair’ trop plaisir
La vie de bourreau c’est pas facile
Pour bien torturer il faut être subtil (bis)
Certains à peine on les titille avec une brindille
Ils passent de vie à trépas ça il ne le faut pas
D’autres sont comme absents et te regardent faire
Autant questionner un cure-dents ou torturer une bière
La vie de bourreau c’est pas facile
Pour bien torturer il faut être subtil (bis)
Certains croient s’en tirer au mieux en parlant à cœur ouvert
Mais il faut sceller leurs aveux au rouge dans la chair
Car parler n’est pas tout si l’on n’a pas souffert
Les aveux sont moins doux le châtiment moins exemplaire
Les gens souvent me fuient
Refusant d’être mes amis
Enfant j’étais doux et gentil
Et toujours je le suis
On m’accuse de tuer les gens mais c’est drôlement fatiguant
La vie de bourreau c’est pas facile
Pour bien trucider il faut être subtil
Selon le temps que l’on doit mettre on doit bien calculer
Pour faire monter par millimètre la douleur en degré
Le public est très exigeant il en veut pour son argent
Si le décès survient trop vite il est pris de furie subite
Pour écarteler c’est crucial de bien mener chaque cheval
Tout comm’ pour brûler comme il faut préparer à ses fagots
Ecorcher vif sans un bon fil à sa lame rend malhabile
Faire bouillir sans quelques oignons ça donne une odeur de graillon
En rouant on peut se blesser si les rayons sont voilés
Et décapiter nécessite une hache point décrépite
Empaler ça paraît facile mais c’est mieux avec de l’huile
C’est une science en résumé que de savoir bien dépêcher
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Il est parfois dur d’être femme car nous avons bien des tracas
50% du genre humain ne le sait pas
Prenons un exemple au hasard… moi :
Pour rester près de père tout au long de ses guerres
j’ai dû me montrer pire que lui et je dois dire j’ai réussi
Je suis terrible au coutelas et je suis féroce au combat
Je tue toujours avec délice c’est ma passion ma joie mon vice
Oui et alors ?
Alors quand un godelureau prétend lui résister
Je veux lui faire la peau ceci sans hésiter
Je suis pour la torture et les exécutions
On peut être une femme on n’en est pas moins con
Mais voilà que je m’émeus fort à son supplice
Au fur et à mesur’ que ses oreill’s grandissent
Et je ne sais chez moi où se tient le désir
Si c’est de le sauver ou de le voir périr
Un jeune homme si démuni réveille en moi des fibr’s
Qui sont bonn’s pour mon appétit mais me déséquilibrent
Je veux crier « tue le mon pèr’ » mais aussi « garde le pour moi ! »
« Ne lui fais pas tant de misère » ou « sa carcasse achève là »
oui et alors ?
C’est donc un tourment que j’endure dont je lui veux c’est sûr
Ce qui m’amène par ailleurs à me montrer plus dure
J’aimerais tant le caliner toute tremblante à son chevet
Mais en mêm’ temps le déchirer le tordre l’achever
Il est parfois dur d’être femme car nous avons bien des tracas
50% du genre humain ne le sait pas
Prenons un exemple au hasard… moi
Ainsi pensait Grota Grota
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MORT DE MERE
Ah non ! il a triché
Sur les pieds de mon fils il a tiré
Il accentue sa souffrance
et ne lui laisse aucune chance
Je dis là c’est plus du jeu
Là vraiment c’est trop affreux
J’en ai assez / j’en ai ma claque
Ça yest j’ai un’ crise / cardiaque
Une crise cardiaque ?
Bien sûr
A cette / allure / Fulbert / mourra
Et personne n’y pourra rien
Que fe/ra-t-il / mon pe/tit gars
Tout seul si loin
Il faut que je meure / avant lui
Pour aller là-bas
préparer son lit
chœur : elle meurt
Quand une mère meurt
Ses poissons disparaissent aussi
Moi qui vais perdre mon petit
Je suis / déjà partie
Je n’ai jamais su être grande
Je ne serai pas vieille aussi
Adieu mon cher mari
Je crois qu’on me demande
En paradis
En paradis
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Aaaaargh ! aaaaargh !
Je meu-eu-eu-eu-eu-eu-eu-eurs
Au bout du quai de ma douleu-eu-eu-eu-eu-eur
J’embarque pour ailleurs
Mon corps comme un linge sale
Accroché au fil de ma vie
Poussé par le vent d’un dernier râle
S’envole c’est fini
Mon âme se décolle
De ma chair
Elle va faire l’école
Eternellement buissonnière
Même s’il ya foule autour de moi
ça ne me concerne pas
On est toujours tout seul quand on meurt
Seul pour passer le seuil
J’ai les pavillons qui grandissent
Mais ma maison à moi rétrécit
un’ coquill’ de noix qui s’enfonce
Tout au fond de l’oubli
Mon âme se décolle
De ma chair
Elle va faire l’école
Eternellement buissonnière
aaaarh
aaarg
aaaargh
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Il est mort sans faiblir
Comme un vrai martyr
Il n’a pas cédé au bourreau
C’est un vrai héros !(bis)
Oyez mon père ce qu’on dit dans les chaumières
La mort de ce Fulbert les a rendu fiers
Moi-même je me sens troublée
Car ce jouvenceau j’eusse pu j’eusse pu l’aimer
J’ai bien ouï ma fille et ça me pose question
Qu’on fasse un héros de ce malheureux garçon
Elle devait être bien forte sa conviction
Pour qu’il n’ait pas cédé à mes injonctions
C’est le genre de mort emblématique
Qui ne vous rend jamais sympathique
La grande différence des cultures
C’est que nos parties d’rigolades ne sont pas de la même nature
Le sang de ce malheureux va retomber sur nous
Il nous faut nous préserver mettons nous à genoux
A genoux ? Il est fou ?
Convertissons nous mes frères
Ça nous rendra populaires
Pour la mort de ce garçon
Nous irons en confession
Sachons terminer la guerre
Car ce pays est prospère
Il nous faudra des fonctionnaires
Il y en a plein plein les monastères
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